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En récompense, ô les plus terribles des Rakshasas, vous recevrez de moi un honneur au-dessus duquel il n’est rien de supérieur. » À ces mots de Râvana, les noctivagues se couvrent tous les membres de leurs cuirasses, prennent à la main des projectiles variés et s’élancent tous au milieu des airs.

Quand ils virent l’inaffrontable Mâroutide voyageant, sa montagne à la main, les Rakshasas vigoureux lui adressèrent tous ce langage : « Qui es-tu sous les formes d’un singe, toi qui marches tenant une montagne ? Ne crains-tu ni les Rakshasas, ni les Daîtyas, ni les Dieux mêmes ? Qui peut te sauver de nos mains à cette heure, où te voilà pris ? Tu vois en nous Brahma, le grand Çiva, Yama, Vishnou, Kouvéra et Indra, tous rayonnants de splendeur, qui viennent ici, conduits par le désir de t’arracher la vie ! »

Aux paroles de ces Démons, le fils du Vent répondit en ces termes : « Fussiez-vous les trois mondes, qui viennent, secondés par les Asouras, les Pannagas et les Dieux, je vous tuerai tous, m’appuyant sur la seule force de mon bras ! »

Ce disant, Hanoûmat, sachant bien qu’il avait affaire à des courtisans de Râvana, fit tête aux six Rakshasas, unissant leurs efforts contre lui. Ne pouvant user de ses bras, qui portaient la montagne, et réduit à combattre avec les pieds seulement, le singe à la grande vigueur maltraita les Démons à la grande force. Il écrasa les uns avec le coup de sa poitrine, les autres avec le coup de son genou ; il frappa ceux-ci avec ses pieds, ceux-là avec ses dents. D’autres, liés dans le câble de sa queue par le magnanime singe porteur de la montagne, pendaient au sein des airs ; et ces Démons robustes, ondulants au mi-