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gent de nouveaux coups et jettent leurs bras dans l’air avec un désir mutuel de s’arracher la vie. Mais le Rakshasa à la grande force, à la grande vitesse, voit alors, non loin de lui, un cimeterre qu’il ramasse avec un bouclier ; et Sougrîva, de son côté, prend un bouclier avec une épée, tombés sur la terre ; puis, enveloppés de colère, ils fondent l’un sur l’autre avec des rugissements. Habiles dans l’art des combats, nos deux guerriers, tenant haut leurs glaives, décrivent l’un à la droite de l’autre un cercle à pas rapide sur le champ de bataille. Enflammés d’une colère mutuelle, ils ont tous deux pour but la victoire : doués également de courage, ils ont une égale envie de se donner la mort.

Enfin Matta, d’une grande vigueur et d’une grande vitesse, Matta, renommé pour sa vaillance, décharge un coup mal combiné de cimeterre sur le grand bouclier du monarque des singes ; mais, au moment qu’il veut relever son arme engagée dans l’écu, Sougrîva de son épée lui abat la tête, rayonnante dans la tiare dont elle était couronnée. Aussitôt que le tronc séparé du chef fut tombé sur le sol de la terre, toute l’armée du souverain des Yâtavas s’enfuit aux dix points de l’espace. Le singe, qui avait tué ce fier Démon, poussa joyeux un cri de victoire avec ses phalanges quadrumanes. La colère saisit l’auguste prince aux dix têtes, à la grande vaillance, à la vive splendeur, qui avait obtenu une grâce de Brahma et brisé dans les combats l’orgueil des Démons et même des Dieux.

Alors, voyant Râvana, qui, semblable à une montagne et rugissant comme un nuage destructeur, s’avançait, monté dans son char et brandissant un arc épouvantable, Râma aux yeux de lotus saisit le plus excellent des arcs