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Enfin, saisi de courroux à la vue de sa roche cassée avant qu’elle ait porté coup, Sougrîva arrache et lance un shorée, que l’autre coupe encore en plus d’un morceau. Et, cela fait, le Rakshasa déchire avec ses dards le monarque des singes. Celui-ci dans le même temps voit une massue tombée à terre ; il prend vite cette arme, il pare avec elle les flèches de l’ennemi, et d’un bond terrible il en frappe les coursiers du char.

Aussitôt le héros à l’immense vigueur, de qui le monarque avait tué les chevaux, saute à bas de son grand char et saisit lui-même une massue. Les mains armées de la massue et du pilon, nos deux héros engagent un nouveau combat, en poussant des cris tels que deux taureaux ou comme deux nuées grosses de tonnerres. Ensuite le noctivague en colère de lancer à Sougrîva dans cette grande bataille sa massue flamboyante et lumineuse à l’égal du soleil. Le monarque des simiens envoya son pilon frapper la massue du Rakshasa, et le pilon brisé par cette massue tomba sur la terre.

Alors l’invincible roi des singes prit sur le sol de la terre un moushala de fer épouvantable, partout enrichi d’or. Sougrîva lève ce trait, qu’il adresse au Rakshasa, et le Démon à son tour lui jette une seconde massue : les deux armes se brisent dans un choc mutuel et tombent à la fois sur le sol de la terre.

Les deux engins de guerre s’étant ainsi rompus, ils continuent ce combat à coups de poing, remplis l’un et l’autre de force et d’énergie, tels que deux brasiers excités jusqu’à la flamme. Les deux héros se frappent mutuellement, ils rugissent mainte et mainte fois, ils se choquent rudement avec les mains, ils tombent de compagnie sur la face de la terre, ils se relèvent soudain, ils se char-