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gnes sur le fier Démon, qui les reçut de pied ferme dans le combat.

Gandhamâdana blessé de huit et même dix flèches, il frappe avec dix traits Nala, qui se tenait plus loin. Maînda au grand corps percé avec sept dards bien épouvantables, il en met cinq dans Gaya sur le champ de bataille. Hanoûmat reçoit vingt, Nîla dix et Gavâksha vingt-cinq flèches ; il frappe Çakradjânou avec cinq, Dwivida avec six, Panasa avec dix, Koumouda avec quinze et Djâmbavat avec sept traits. Il déchire Angada, le fils de Bâli, avec quatre-vingts flèches et perce Çarabba d’un seul trait dans la poitrine. Trois dards vont de sa main se loger dans Târa, huit dans Vinata ; il fiche trois zagaies dans le front de Krathana ; et, tournant de nouveau sa rage sur les armées des singes, Râvana les dévaste dans une grande bataille avec ses flèches rayonnantes comme le soleil et qui tranchent les articulations.

Mais Sougrîva, à la vue des singes rompus et fuyants sur le champ de bataille, confia son corps d’armée à Soushéna et partit le front tourné vers l’ennemi. À ses côtés et derrière lui marchaient tous ses capitaines, ayant tous empoigné de hautes montagnes ou d’immenses et d’énormes arbres.

Sougrîva sans perdre un instant fondit sur Matta. Il saisit une vaste, une épouvantable roche, pareille à une montagne, et le grand singe à la grande splendeur la jeta pour la mort du Rakshasa. Mais soudain le général des Yâtavas, ne laissant pas l’inaffrontable roche arriver à son but, la trancha dans son vol avec des traits acérés. Brisé en mille fragments par les multitudes de ses flèches, le bloc énorme tomba comme une troupe de vautours s’abat du ciel sur la terre.