Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/240

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dra et de ses Dieux, va bientôt s’en aller, environné de ses amis, raconter son triomphe au monarque des Rakshasas. » En effet, ces multitudes de flèches, lancées par Indradjit, couvrirent de blessures les deux nobles frères ; et, quand il eut abattu ces deux puissants Raghouides, le prince des Rakshasas mit fin au combat en poussant un cri de victoire.

Le terrible Démon avait couché morts ou blessés dans la huitième partie d’un jour soixante-quatre kotis de rapides quadrumanes.

Après un long regard jeté sur cette épouvantable armée, répandue telle que les flots de la mer, Hanoûmat et Vibhîshana virent le vieux Djâmbavat couvert par des centaines de flèches. Accablé naturellement sous le faix de la vieillesse, ce héros, enveloppé de souffrances, était alors comme l’image d’un feu qui s’éteint. À sa vue, le rejeton de Poulastya, s’étant approché de lui : « Ces flèches acérées, noble vieillard, dit-il, n’auraient-elles pas entièrement brisé ta vie ? Vis-tu encore, roi des ours ? Te reste-t-il encore un peu de force ? »

Quand il eut ouï la voix de Vibhîshana, Djâmbavat, le monarque des ours, faisant couler de sa bouche les paroles avec peine, lui répondit ces mots : « Puissant roi des Naîrritas, je te vois de l’oreille. Mais, blessé par ces multitudes de flèches, plein de souffrances, je ne puis, Naîrrita, te voir de mes yeux. Celui que la nymphe Andjanâ et le Vent se glorifient d’avoir pour fils, Hanoûmat, le plus excellent des singes, a-t-il sauvé sa vie du combat ? » À ce langage du moribond, Vibhîshana, voulant éprouver le caractère et la sagesse de ce roi, qui savait honorer les sages : « Pourquoi me fais-tu cette demande sur Hanoûmat, lui dit-il, sans t’inquiéter d’abord de ces