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sorte, ces flèches, comme des gouttes d’eau, et, brandissant son maillet d’armes, il en opposa la terrible fougue à l’impétuosité des projectiles du vaillant Raghouide.

Mais Râma dans ce combat déploie soudain un arc céleste et plonge des flèches invincibles dans le cœur de Koumbhakarna. De la bouche du colosse en fureur, blessé par le Daçarathide et fondant sur lui rapidement, il sortit un mélange de flammes et de charbons.

Dans son trouble, l’arme effroyable tomba de sa main sur la terre ; et, quand il vit son bras désarmé, le géant à la grande vigueur se mit à faire un immense carnage à coups de pieds, à coups de poings. Le corps tout blessé par les flèches, baigné du sang qui ruisselait de ses membres comme les torrents d’une montagne, Koumbhakarna, inondé à la fois de sang et d’une colère bouillante, parcourut les armées, dévorant tout sans distinction, quadrumanes ou Rakshasas.

Râma, défiant son ennemi, décocha au noctivague la grande flèche-du-vent et lui enleva du coup le bras, qui tomba au milieu des armées quadrumanes et frappa dans ses convulsions les bataillons des singes.

Tel qu’une haute montagne, à qui la foudre coupa une aile, Koumbhakarna, que cette flèche avait dépouillé de son bras, déracine un shorée de l’autre main et fond avec cet arbre sur l’Indra même des hommes. Mais soudain, celui-ci, associant à la flèche d’Indra un dard pareil à l’éclair et au tonnerre, de lui trancher ce bras, que le géant élevait, armé de son énorme shorée. Ce bras coupé de Koumbhakarna, tombant comme un serpent échappé aux serres de Garouda, se débattit sur le sol et frappa les rochers, les arbres, les Rakshasas et les singes.

Néanmoins le Rakshasa, poussant des cris, accourait