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bours, membres du géant avec de grands marteaux, avec des maillets d’armes, avec des pattiças, avec des pilons même, levés autant qu’ils pouvaient. Les oiseaux tombaient tout d’un coup dans leur vol, étourdis par ce fracas de tymbales, de patahas, de conques, par ces cris de guerre, ces battements de mains et ces rugissements ; bruit confus, qui s’en allait courant par tous les points de l’espace et se dispersait au milieu du ciel.

Mais en vain ; tant de tumulte ne réveillait pas encore ce magnanime Démon.

Las de tous ces vains efforts, les noctivagues essayent d’un nouveau moyen : ils font venir de charmantes femmes aux colliers de pierreries éblouissants. Celles-ci étaient nées des Rakshasas ou des Nâgas, celles-là étaient les épouses des Gandharvas, celles-ci encore étaient les filles des hommes ou même des Kinnaras.

Entrées dans ce palais magnifique au pavé d’or pur, elles se tiennent devant Koumbhakarna, les unes chantant, les autres jouant divers instruments de musique. Et voici que, dans leurs folâtres ébats, ces dames célestes aux célestes parures, ces nymphes, embaumées d’un céleste encens et parfumées de senteurs célestes, remplissent des odeurs les plus suaves cette splendide habitation. Toutes avaient de grands yeux, toutes avaient le doux éclat de l’or, toutes possédaient les dons aimables de la beauté, toutes étaient parées de gracieux atours.

Réveillé par le gazouillement de leurs noûpouras, le ramage de leurs ceintures, le concert de leurs chants mariés au son de leurs instruments, leurs voix douces, leurs senteurs exquises et leurs divers attouchements, le géant crut n’avoir jamais goûté de plus délicieuses sensations. Le prince des noctivagues jette en l’air ses grands bras