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Hanoûmat vit ses proches tombés dans les mains de la mort ou réduits sous le pouvoir d’Akampana, il s’avança avec son immense vigueur. À peine tous les plus braves simiens ont-ils vu le grand singe dans la bataille, qu’ils se rallient et se pressent de tous les côtés autour du héros.

Mais Akampana inonde avec une averse de flèches Hanoûmat, ferme devant lui et tel qu’une montagne, comme Indra, le grand Dieu, inonde avec un torrent de pluie les sommets et les flancs d’un mont. Le fils du Vent, Hanoûmat à la vive splendeur pousse un éclat de rire et court sur le Rakshasa d’un pas qui, pour ainsi dire, fait trembler la terre.

Songeant qu’il n’avait pas d’arme et saisi de colère, il arracha un shorée, haut comme la cime d’une montagne. Le guerrier vigoureux tint d’une main l’arbre sourcilleux, et, poussant le plus effroyable cri, il remplit d’épouvante les Rakshasas. Ensuite il fondit sur Akampana pour le tuer, comme le Dieu courroucé de la foudre tua Namoutchi dans un grand combat. Mais le général des Rakshasas, le voyant porter haut son shorée, lui coupa de loin cette affreuse massue avec de grandes flèches en demi-lune. Hanoûmat fut saisi de stupéfaction, quand il vit cet arbre énorme qui, tranché au milieu des airs par le chef des Yâtavas, tombait, jonchant la terre de ses débris. Mais de nouveau le singe à la grande force, à la dévorante splendeur, arracha d’un mouvement rapide un shorée immense pour la mort de son ennemi. Il empoigna et, riant d’une joie extrême, se mit à brandir l’arbre colossal sur le champ de bataille.

Furieux, il abattit et les éléphants, et les guerriers montés sur des éléphants, et les chars, et les coursiers