Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.

char divin, attelé d’ânes[1], aux ornements d’or, à la tête de lions et de loups.


Aussitôt qu’ils voient sortir le Démon aux yeux couleur de sang, tous les singes joyeux, avides de combats poussent des cris. Et, du même temps, s’éleva un combat tumultueux entre les simiens et les Rakshasas. Ils tombèrent dans cette bataille, déchirés mutuellement par les javelots impitoyables.

Son arc à la main et sur le front de la bataille, Dhoûmrâksha éparpillait en riant à tous les points de l’espace les singes fuyant sous les averses de ses flèches. Mais à peine eut-il vu le Rakshasa maltraiter son armée, soudain le Mâroutide empoigna un énorme rocher et furieux il fondit sur lui. Les yeux deux fois rouges de colère et déployant une force égale à celle du Vent, son père, il envoya la pesante roche tomber sur le char de l’ennemi.

Mais Dhoûmrâksha, qui avait déjà levé sa massue, voyant arriver cette grande masse, se hâta de sauter lestement à bas du char, et se tint de pied ferme sur la terre. Le rocher brisa le char et tomba sur la plaine.

Quand il eut rompu la voiture de l’ennemi, son timon et ses roues, cassé même son arc et son drapeau avec le char, Hanoûmat, le fils du Vent, se mit à répandre la terreur parmi les Démons à coups d’arbres enlevés, troncs et branches.

Brisés, la tête fendue, le corps tout broyé sous le poids de ces arbres énormes, les Rakshasas, noyés dans leur sang, tombèrent sur la face de la terre.

L’armée de Yâtavas une fois mise en déroute, le fils du

  1. Voir la note précédente.