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Asouras au grand courage, ni les Dânavas à la grande force, ni les Dieux ou les Gandharvas, Indra même à leur tête, n’auraient pu vous délivrer de ces flèches au lien souverainement épouvantable, que le farouche Indradjit avait forgées par la puissance de la magie. En effet, tous ces dards plongés dans ton corps, c’étaient des serpents infernaux se nouant de l’un à l’autre, aux dents aiguës, au subtil venin, que le Rakshasa avait changés en flèches par la vertu de sa magie.

« Fils de Raghou, il te faut déployer dans les batailles une grande vigilance ; car tous les Rakshasas naturellement sont des êtres pour qui la fraude est l’arme habituelle de combat. »

Il dit ; et, sur ces mots, Garouda à la force impétueuse décrivit au milieu des singes un pradakshina autour du noble Râma, et, se plongeant au sein des airs, il partit, semblable au vent. À la vue de ce merveilleux spectacle et des Raghouides rendus à la santé, les simiens de pousser tous à l’envi des acclamations de triomphe, qui portent la terreur dans l’âme des Rakshasas.

Les oreilles battues par le bruit vaste et profond de ces habitants des bois, les ministres de parler en ces termes : « Tels qu’on entend s’élever, comme le tonnerre des nuages, les cris immenses de ces milliers de singes joyeux, il a dû naître, c’est évident, au milieu d’eux un bien grand sujet d’allégresse ; car voilà qu’ils ébranlent de leurs intenses clameurs toute la mer, pour ainsi dire.

À ces paroles de ses ministres, le monarque des Rakshasas : « Que l’on sache promptement, dit-il aux gens placés là près de lui autour de sa personne, la cause qui fait naître à cette heure une telle joie parmi ces coureurs des bois dans une circonstance née pour la tristesse ! »