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bier de chair et de sang, n’offrait là que des bouquets d’armes au lieu de ses présents de fleurs.

Alors, enflammé de colère, Indradjit, furieux, se mit à ravager de toutes parts l’armée d’Angada par une averse de flèches.

Angada, ce roi vigoureux de la jeunesse, arrache, l’âme tout enveloppée de colère, un vaste rocher à la force de ses bras et pousse trois et quatre fois un cri. Submergé sous un torrent de flèches, le prince simien lance rapidement son roc et brise le char de son ennemi sous la chute impétueuse de cette masse. Indradjit, à qui le terrible singe avait tué ses chevaux et son cocher, abandonne son char à l’instant, et, puissant magicien, il se rend alors même invisible.

Indradjit, humilié, ce héros méchant, habile à manier toutes les flèches et terrible dans les batailles, courut sacrifier au feu suivant les rites sur la place destinée à consumer les victimes. Tandis qu’il célébrait les cérémonies en l’honneur du feu, les Yâtavas s’empressèrent d’apporter là, où le Râvanide était, des bouquets de fleurs, des habits et des turbans couleur de sang : des flèches à la pointe aiguisée, des morceaux de bois, des myrobolans belerics, des vêtements rouges et une cuiller double en fer noir. De tous côtés, à l’entour du feu, ils jonchèrent le sol de flèches, de leviers en fer et de traits barbelés.

Le guerrier, avide de combats, égorgea vivant un bouc noir et versa dans le feu, suivant les rites, le sang recueilli du cou. Une grande flamme, pure de fumée, s’allume soudain, et des signes, présage de victoire, se manifestent avec elle. Le feu s’enflamme de lui-même, et, tournant au midi la pointe de sa flamme, couleur d’or