Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la plus vive colère, et, prévoyant sa ruine à lui-même, il poussait de profonds soupirs.

Alors et sous les regards mêmes du monarque des Rakshasas, les armées, dévouées au bien de Râma, escaladaient par sections la ville de Lankâ. Ces héros d’une vigueur infinie ébranlaient, soit à coups de poing, soit en frappant, les uns avec des arbres, les autres avec les pitons des montagnes, ces hautes portes et ces remparts solides, inébranlables ; et remplissant, ou de terre sèche, ou de sommets arrachés des monts, les fossés aux ondes limpides, les singes combattaient vaillamment.

Ils dévastaient les arcades faites d’or, ils secouaient les hautes portes, semblables aux cimes du Kêlâsa, et volant, bondissant, élevant des cris, les singes, pareils à de grandes montagnes, se ruaient tous sur Lankâ même.

L’âme enveloppée de colère, Râvana aussitôt de commander à toutes les armées de sortir au pas de course. À son ordre, les héros joyeux de s’élancer par toutes les portes en masses compactes, tels que les courants de la mer. Au même instant une bataille épouvantable s’engage entre les Rakshasas et les singes, comme si les Dânavas en venaient aux mains avec les Dieux. Proclamant à haute voix leurs propres qualités, les terribles Démons frappent les singes avec des massues enflammées, des lances, des piques en fer ou des haches ; et les singes de tous les côtés répondent aux coups des Rakshasas avec les dents et les ongles, avec des arbres aux grands troncs, avec des cimes de montagnes.

D’autres affreux Démons blessaient du haut des remparts avec des javelots et des piques en fer les singes placés en bas sur la terre. Ceux-ci alors d’un vol rapide s’é-