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Quand il eut ouï ces mots, Râma le Daçarathide, qui trouvait son plaisir dans le salut de tous les êtres, dit en souriant ces paroles : « Si vous avez bien vu toute l’armée, si vous nous avez suffisamment observés, si vous avez tout fait de la manière qu’on vous l’avait dit, retournez-vous-en comme il vous plaira. Vous pouvez, à votre aise, emporter vos calculs à la ville de Lankâ. Je vais dans ce moment, noctivagues, vous donner un sauf-conduit ; et, s’il est quelque chose que vous n’ayez pas encore bien vu, il vous est permis de le voir une seconde fois.

« Mais une fois rentrés dans votre cité, n’oubliez pas de répéter au monarque des Rakshasas, le frère puîné du Dieu qui donne les richesses, ces paroles de moi, telles que je vous les dis : « Fais-nous voir autant qu’il est dans ta puissance, avec le secours de ton armée et de tes parents, cette vigueur que tu as déployée ce jour du temps passé, où tu m’as enlevé Sîtâ !

« Vois, quand demain sera venu, toute la ville de Lankâ s’écrouler sous mes flèches avec ses remparts, avec ses portiques, avec son armée de Rakshasas ! »

À cet ordre, les deux Yâtavas partent, ils arrivent dans la cité de Lankâ, où Çouka et Sârana disent au roi des Rakshasas :

« Arrêtés dans notre mission par Vibhîshana, la mort nous était due, monarque des Rakshasas ; mais, conduits en présence du magnanime Râma, ce prince à la vigueur sans mesure nous fit rendre la liberté. C’est là que nous vîmes réunis dans un même lieu et semblables aux gardiens du monde ces quatre héros à la grande force, aux mains instruites dans le maniement des armes, au courage inébranlable : Râma, le beau Daçarathide,