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Le singe Çarabha réfléchit ; puis il dit ces mots : « Qu’on expédie promptement un espion vers lui, tigre des hommes. Oui ! qu’un émissaire observe de toute son attention le caractère de ce réfugié, et, sur l’examen fait, que l’on tienne à son égard la conduite exigée par la juste raison. »

Djâmbavat, quadrumane savant, après qu’il eut considéré la chose dans son esprit illuminé par tous les Traités, exprima sa pensée dans ces termes exempts de reproche et dignes même d’éloge : « Sorti de chez le monarque des Rakshasas, en guerre déclarée avec nous et d’un naturel méchant, Vibhîshana vient ici, où ne l’appelle aucune raison, ni de temps, ni de lieu ; il faut donc l’observer sans rien négliger. »

Après lui, Maînda, éloquent orateur, dit ces mots remplis de sens : « Que maintenant, sur l’ordre enjoint par ce monarque issu de Raghou, Vibhîshana soit interrogé sans précipitation avec des paroles douces. Quand tu sauras distinguer son caractère, ô le plus éminent des hommes, alors, s’il est perfide ou non, tu prendras une résolution, devant laquelle aura marché l’intelligence. »

Ensuite Hanoûmat, doué de sagesse, Hanoûmat le plus grand des conseillers, tint ce langage doux, aimable, utile et rempli de sens :

(Vrihaspati même parlant n’eût pas été capable de surpasser, quand Hanoûmat parlait, ce quadrumane savant, le plus vertueux des singes et le plus éloquent des êtres à qui fut donnée la parole : )

« Ce n’est pas l’amour, ni l’envie d’un présent, ni l’orgueil, ni une ambition de supériorité, mais, comme il convient, sire, la gravité de cette affaire, qui va dicter mon discours.