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d’un être vulgaire ; il ne faut pas que tu le prennes à cœur ; nous tuerons le Raghouide ! Sire, tu as une bien grande armée, pleine de pattiças, d’épées, de lances et de massues : pourquoi ta majesté conçoit-elle de la crainte ?

« Reste ici tranquille, puissant monarque ! À quoi bon te fatiguer, mon seigneur ? Ce guerrier aux longs bras, Indrajit ton fils, va broyer ton ennemi ! »

Ensuite un Rakshasa, nommé Prahasta, héros, pareil aux sombres nuages et général d’une armée, réunit ses mains en coupe et tint ce langage : « Ni les serpents, les oiseaux ou les vampires, ni les Gandharvas, les Dânavas ou les Dieux mêmes, combien moins les singes, ne pourraient te vaincre dans une bataille ! Si Hanoûmat a pu nous tromper, c’est grâce à la négligence, comme à la folle confiance de tous les Rakshasas : autrement, ce coureur de bois n’eût point échappé vivant de nos mains, nous vivants ! Que ta majesté nous le commande, et nous allons dépeupler de singes toute la terre, avec ses bois, ses montagnes et ses forêts, jusqu’à la mer, ses limites. »

Tenant à la main son épouvantable massue, affamée de chair et de sang, le Démon Vajradanshtra dit ces paroles au monarque des Rakshasas : « À quoi bon nous occuper, noctivague, du misérable Hanoûmat, quand Sougrîva, Lakshmana et surtout l’invincible Râma sont encore debout ? Aujourd’hui, je vais commencer, moi ! par tuer Râma avec Lakshmana et Sougrîva ; puis, je mets en déroute l’armée des singes et j’écrase les ennemis sous les coups de cette massue ! »

Un Rakshasa, nommé Triçiras, dit à son tour dans une bouillante colère : « On ne peut tolérer un tel outrage fait à nous tous ! C’est une chose épouvantable qu’on ait détruit, — et surtout un vil singe, — le gynæcée de l’In-