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lastya : « Renvoie libre Sîtâ ! » car c’est dans cette parole qu’est notre salut.

« Tel qu’un pont enchaîne le vaste bassin des eaux, tel c’est par toi seul et par ta vie sage qu’on est maître de ce peuple enfoncé dans le vice. »

À ces mots, le Démon serra les pieds fortunés de sa mère, joignit ses mains pour l’andjali, prit congé d’elle et s’en alla, impatient de voir le monarque des Rakshasas, non que les délices des sens, où nageait son frère, eussent allumé sa jalousie.


Quand le monarque des Rakshasas vit le désastre épouvantable et glaçant de terreur dont le magnanime Hanoûmat, tel que s’il était Indra même, avait frappé sa ville de Lankâ, il dit, ses yeux rouges de fureur et sa tête légèrement inclinée par la colère, à tous les Démons, ses ministres, comme à Vibhîshana lui-même : « Hanoûmat est venu, il est entré dans cette ville, il a pénétré jusque dans mon gynæcée, où ses yeux ont vu la Vidéhaine. Hanoûmat a brisé le faîte de mon palais, il a tué les principaux des Rakshasas, il a bouleversé toute la cité de Lankâ ! Que ferons-nous dans la circonstance ? Ou que devons-nous faire immédiatement ? Dites ce qui vous semble convenable ici pour nous : qu’est-ce que nous avons de mieux à faire dans cette conjoncture ? En effet, le conseil, ont dit les nobles sages, est la racine de la victoire : ainsi, Démons à la grande force, veuillez bien délibérer au sujet de Râma. »

À ce langage du monarque des Rakshasas, tous les Démons à la grande force, joignant leurs mains en coupe, répondent à Râvana, l’Indra des Rakshasas : « Le malheur qui est tombé sur ta ville, puissant roi, est le fait