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festés de crocodiles, inspirent l’effroi et portent au cœur une mortelle épouvante. Dans les portes sont quatre couloirs étroits du fer le plus dur, que défendent des machines de guerre et des archers nombreux, intrépides, à la grande taille. Supposé qu’une armée d’ennemis les franchisse, elle trouve devant elle trois nouveaux défilés, tous remplis d’engins meurtriers, disposés de tous les côtés autour des fossés. Derrière eux vient seul, mais plus impraticable, un dernier passage difficile, fort, bien solide, inébranlable, couvert de védikas en or et de nombreuses colonnes faites du même riche métal.

« J’ai rompu ces défilés, comblé ces fossés, incendié toute la cité et fendu les remparts du côté où nous traversons l’empire de Varouna. Songe que la ville de Lankâ est déjà comme détruite par les singes ! »


Après ce discours d’Hanoûmat, Râma, l’immolateur de ses ennemis, tint ce langage à Sougrîva, le singe au long cou : « Sougrîva, je suis d’avis que nous passions à l’instant même ; car c’est une heure convenable pour la victoire : l’astre qui donne le jour est arrivé au milieu de sa carrière. En effet, aujourd’hui l’astérisme Phalgounî est au septentrion, et, demain, il sera joint par la constellation Hasta ou la main. Mets-toi donc en route, Sougrîva, entouré de ton armée entière. Les signes qui se révèlent à mes yeux sont tous propices : je ferai mordre la poussière au Démon, c’est évident, et je ramènerai la Mithilienne.

« Que Nîla, environné par cent mille singes rapides, s’en aille visiter la route en avant de cette armée. Général Nîla, obéis à ma voix et conduis promptement les bataillons par un chemin où l’on trouve en suffisance