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Ensuite le héros tint ce discours au singe Hanoûmat : « De toutes les manières, je suis capable de vous passer à la rive ultérieure de cette mer, soit au moyen d’un pont rapidement construit, soit par le dessèchement de ses ondes mêmes. Dis-nous suivant la vérité, Hanoûmat, tout ce qu’il y a dans cette ville de Lankâ, sa force, sa grandeur, quels travaux défendent l’approche de ses portes, quels sont, et ses ouvrages fortifiés, et les richesses des Rakshasas ; car tu le sais, puisque tu as pu voir là exactement et dans sa vraie nature ce qu’il en est à son égard. »

À ces mots de Râma, Hanoûmat, le fils du Vent et le plus habile entre ceux qui savent manier la parole, lui répondit à l’instant même et dans les termes suivants : « Écoute ! et, suivant l’ordre que tu viens de me tracer, je vais décrire toutes ses fortifications, comment la ville est défendue et par quelles forces Lankâ est gardée.

« La ville joyeuse vit dans les plaisirs ; elle est remplie d’éléphants, tous enivrés pour les combats ; elle est fermée de portes liées solidement ; elle est environnée de fossés profonds. Elle a quatre portes vastes et très-hautes, sur lesquelles on voit se dresser des machines de guerre, engins formidables d’une grande force et de grande dimension. Ces portes sont barrées avec des poutres épouvantables de fer massif, travaillées avec art ; et devant elles sont rangés des çataghnîs par centaines, que les troupes héroïques des Rakshasas ont forgés de leurs mains. Elle est immense, pleine de chars et de vigoureux Démons, premier obstacle que rencontre une armée d’ennemis arrivant sous les murs. Là est un rempart de fer, très-élevé, inexpugnable, embelli d’or même, de corail, de lapis-lazuli, de pierreries et de perles. Partout des fossés profonds, aux froides ondes, peuplés de poissons, mais in-