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N’est-ce pas quand nous aurons délivré cette reine aux yeux noirs et reconquis cette fille du roi Djanaka, qu’il nous sied d’aller nous montrer sous les yeux du magnanime fils de Raghou ? Autrement, que diriez-vous là ? « On a vu Sîtâ, mais on ne l’a pas ramenée ! » parole honteuse pour des gens qui ont du cœur, du courage et de la vigueur !

« Quoi ! chacun ici est capable de franchir la mer, et pas un ne le serait d’héroïsme, quand vous n’avez pas d’égal dans les mondes, nobles singes, ni parmi les Daityas, ni même entre les Immortels !

« Une fois Lankâ vaincue avec ses multitudes de Rakshasas, une fois Sîtâ enlevée de force à Râvana tué, alors nous, l’âme joyeuse et notre mission accomplie, nous ramènerons la fille du roi Djanaka au milieu de Râma et de Lakshmana ! »

Djâmbavat, à ce langage d’Angada, répondit en ces termes : « La pensée, héros aux longs bras, que tu viens d’exprimer ici n’est pas la mienne, prince à la grande sagesse. Fouillez, nous a-t-on dit, l’immense plage méridionale ; » mais ni le roi des singes ni le sage Râma n’ont parlé de conquérir.

« Comment pourrait-il vouloir que Sîtâ fût reconquise par nous ? S’il en était ainsi, le Raghouide, ce roi le plus grand des rois, il renierait donc son illustre famille ! Après que notre monarque s’est engagé lui-même, en face de tous les principaux des singes, à faire de sa personne la conquête de Sîtâ, comment pourrait-il abjurer sa promesse ? Cette grande chose mise à fin ne lui donnerait aucune satisfaction, et vous auriez en vain fait montre d’héroïsme, ô les plus excellents des singes ! Rendons-nous donc aux lieux où Râma nous attend avec Laksh-