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des simiens, ce propre fils du Vent, s’élança dans la route la plus haute de son père. Accablée sous le poids du singe, la grande montagne alors poussa un gémissement, et, secouée par lui, elle semblait danser avec ses hautes cimes, les unes ébranlées, les autres même s’écroulant.

On entendit un bruit épouvantable, pareil au fracas des nuées orageuses : c’était le rugissement des lions à la grande force écrasés au milieu des cavernes, leurs tanières.

De nombreux serpents aux venins subtils, aux langues enflammées, à l’immense longueur, se débattent et se tordent, le cou et la tête écrasés.

La belle montagne, foulée par le grand singe, fit jaillir, ici, un torrent d’eau ; là, un ruisseau de sang ; ailleurs, différents métaux ; et, sous les pieds du quadrumane vigoureux, elle entra dans le sein de la terre avec ses arbres et ses hautes cimes.

Hanoûmat non fatigué, de qui la voix était pareille au bruit des nuages tonnants, poussa un long cri et se plongea dans le lac sans rivage du ciel ; ce lac pur, dont les nuées sont le jeune gazon et la vallisnérie, dont les étoiles de l’arcture sont les cygnes qui en sillonnent la surface.

Dès qu’ils eurent ouï ce cri épouvantable d’Hanoûmat, la joie remplit aussitôt l’âme des singes impatients de revoir ce noble ami.

Djâmbavat, le plus vertueux des quadrumanes, adressant la parole à tous les simiens, ainsi qu’à leur chef Angada, prononce alors ces mots, le cœur ému de plaisir : « C’est Hanoûmat qui a complétement réussi dans sa mission ; il n’y a là nul doute ; car, s’il avait échoué dans son entreprise, il n’aurait pas un tel empressement ! » À peine entendu ce cri du magnanime avec le battement