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çà et là ses brûlantes guirlandes de flammes, et le feu toujours plus intense dévorait Lankâ avec ses Rakshasas.

Effrayés par le bruit et vaincus par le feu, ces grands, ces terribles Démons à la force épouvantable, armés de traits divers, se précipitent sur le singe. Ils fondent sur lui avec des flèches pareilles en éclat aux rayons du soleil, et l’on voit cette multitude de Rakshasas envelopper le plus vaillant des quadrumanes comme un vaste et profond tourbillon dans les eaux du Gange. Les Démons nocturnes jettent à l’envi contre Hanoûmat des lances étincelantes, des traits barbelés, une grêle de haches ; mais soudain le fils irrité du Vent se donne une forme épouvantable, arrache d’un palais une colonne incrustée d’or, la fait pirouetter cent fois, proclame autant de fois son nom, et, tel qu’Indra sous les coups de sa foudre abat les Asouras, il assomme les horribles Rakshasas.

Vaincue par la force de sa colère, Lankâ, toute flamboyante de feux, enveloppée de flammes, les plus vaillants héros tués, les guerriers taillés en pièces, Lankâ semblait en ce moment frappée d’une malédiction.


Après qu’il eut ruiné la ville, porté le trouble au cœur de Râvana, signalé sa force épouvantable et salué Sîtâ, ce vaillant meurtrier des ennemis, ce tigre des singes, brûlant de revoir enfin son maître, escalada le grand mont Arishta ; montagne à la surface boisée, ténébreuse, couverte d’arbres en grand nombre et plantée de padmakas élevés, d’acwakarnas, de palmiers et de vigoureux sâlas.

De la cime où il était monté, le héros, fils du Vent, contempla cette mer épouvantable, séjour des reptiles et des poissons. Tel que Mâroute au milieu des airs, le tigre