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de ses rayons éblouissants. Là, toujours maître de lui-même, le simien se rend aussi grand qu’une montagne ; puis, il se ramasse tout à coup dans une extrême petitesse, fait tomber ses liens et, sitôt qu’il en est sorti, le fortuné singe redevient au même instant pareil à une montagne. Ses yeux, observant tout, virent une massue arborée dessus l’arcade : aussitôt le singe aux longs bras saisit l’arme solide toute en fer, et broya de ses coups les gardes mêmes de la porte.

Les Rakshasas, échappés au carnage, de courir sans jeter un seul regard derrière eux, comme des gazelles épouvantées qu’un tigre chasse devant lui.

Le grand singe avec sa queue toute en flammes se promena dans Lankâ sur les toits des palais, tel qu’un nuage d’où jaillissent les éclairs. Hanoûmat semait le feu, qui semblait, comme un fils, prêter au singe le concours zélé de sa flamme ; et le Vent, qui aimait son fils, de souffler en même temps l’incendie allumé sur tous les palais. Aussi voyait-on le feu, d’une fureur augmentée par son alliance avec le vent, dévorer les habitations comme le feu de la mort.

Les palais superbes, incrustés de gemmes, périssaient avec leurs treillis d’or, avec leurs pavés de perles et de pierreries ; et les œils-de-bœuf en éclats tombaient sur le sol de la terre, comme les chars des saints tombent du ciel, quand ils ont un jour épuisé la récompense due à leurs bonnes œuvres. Hanoûmat vit en flammes tous les quartiers des palais admirables aux ornements d’argent, de corail, de perles, de lapis-lazuli et de diamants.

Le feu est insatiable de bois, le noble singe est insatiable de feu, et la terre ne peut se rassasier de Rakshasas morts, que lui jette Hanoûmat. Le fils du Vent semait