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yeux rouges et tout pleins de colère, assis dans un siége moelleux et dictant ses ordres aux principaux de ses ministres, distingués par l’âge, les bonnes mœurs et la famille. Alors ce magnanime prince des singes, fils de Mâroute, abordant le souverain à la grande vigueur, de s’annoncer à lui dans ces termes : « Je viens ici en qualité de messager, envoyé de sa présence par le monarque des singes. »

Saisi d’un grand courroux à la vue du singe aux longs bras, aux yeux jaunes nuancés de noir, qui se tenait en face de lui, Râvana au vaste courage, les yeux rouges de sa colère allumée, dit à Prahasta, le plus éminent des Rakshasas, ces mots dictés par la circonstance : « Interroge ce méchant ! Qui est-il ? Quelle raison nous l’amène ? Pour quel motif a-t-il brisé mon bocage ? Pourquoi ses menaces contre les Rakshasas ? »

À ces paroles du monarque : « Rassure-toi ! dit Prahasta : salut à toi, singe ! Tu n’as rien à craindre ici ? Est-ce Indra qui t’envoie maintenant chez les Rakshasas ? Dis la vérité ; n’aie pas d’inquiétude, singe, tu seras mis en liberté. Es-tu l’envoyé de Kouvéra ? ou d’Yama ? ou de Varouna ? N’as-tu pris cette forme épouvantable que pour entrer dans cette ville ? Viens-tu même envoyé par Vishnou, ambitieux de conquérir Lankâ ? car ta vigueur n’est pas d’un quadrumane et tu n’as du singe que la forme ! Conte-nous la vérité maintenant, et tu seras mis en liberté ; mais si tu nous dis un mensonge, il te sera difficile de sauver ici ta vie ! »

À ces mots, le singe doué de la parole, le quadrumane à la grande vitesse, Hanoûmat, fils du Vent, tourna les yeux vers le monarque des Rakshasas et, lui parlant d’une âme ferme, il se fit connaître au Démon : « Je ne suis pas