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tres de ceux qui reçoivent. » Quand tu ouvres la bouche, sois donc sûr, puissant roi, que tu verras toujours en nous des hommes prêts à faire ce que tu vas dire. »

Aussitôt qu’il eut aperçu le plus saint des anachorètes, Viçvâmitra lui-même, le roi Daçaratha vint à lui, d’une âme toute joyeuse, et, s’inclinant avec respect, il dit : « Je suis purifié, ô maître de moi, par cela seul que je me suis approché de ta sainteté ! » Viçvâmitra, plein de joie, lui répondit ainsi : « Tu es purifié non moins et par tes actions et par tes bonnes œuvres ; tu l’es encore, ô toi qui es comme l’Indra des rois, par ce Râma, ton fils, aux bras infatigables. »


Ensuite, quand il eut accompli au lever de l’aurore les cérémonies pieuses du matin, Djanaka tint ce discours plein de douceur à Çatànanda, son prêtre domestique :

« J’ai un frère puîné, beau, vigoureux, appelé Kouçadhwadja, qui, suivant mes ordres, habite Sânkâçya, ville magnifique, environnée de tours et de remparts, toute pareille au Swarga, brillante comme le char Poushpaka, et que la rivière Ikshkouvati abreuve de ses ondes fraîches. Je désire le voir, car je l’estime vraiment digne de tous honneurs : son âme est grande, c’est le plus vertueux des rois : aussi est-il bien aimé de moi. Que des messagers aillent donc le trouver d’une course rapide et l’amènent chez moi, avec des égards aussi attentifs que, sur les recommandations mêmes d’Indra, Vishnou est amené dans son palais.

À cet ordre envoyé de son frère, Kouçadhwadja vint ; il s’en alla avec empressement savourer la vue de son frère plein d’amitié pour lui ; et, dès qu’il se fut incliné de-