Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/330

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avec son frère sous ta céleste protection ! J’en reçois la nouvelle avec bonheur, Dieu à la force immense. Ce lait immortel et suprême, donné par toi, je le bois, comme tu m’y invites, à l’accroissement de la famille des Raghouides ! »

Ensuite, ayant pris la coupe aux mains du grand Indra, la Mithilienne au candide sourire l’offrit d’abord à son époux, ensuite à Lakshmana : « Puissent longtemps vivre mon époux à la force puissante et son frère ! » Elle dit ; et sur ces mots, la Vidéhaine mangea cet aliment fortuné. Quand elle eut pris cette réfection, la Dame au charmant visage sortit de l’épuisement où l’avait jetée la faim : puis, Mahéndra, lui ayant raconté l’histoire des événements à venir, s’éleva dans les airs et partit.


Une fois qu’il eut tué le Démon, qui savait prendre à son gré toutes les formes, ce Mârîtcha, qui marchait devant lui sous les apparences d’une gazelle, Râma, quittant cette partie du bois, retourna chez lui.

Quand il songeait aux moyens avec lesquels Mârîtcha l’avait écarté de sa chaumière ; à la manière dont cette gazelle d’or, frappée de sa flèche, avait laissé voir le Rakshasa, qui s’était caché dans ses formes ; au cri, que le Démon avait jeté en expirant : « À moi, Lakshmana !….. Je suis mort !….. » Cette voix, imitant la mienne, se disait-il plein d’angoisse, a dû procurer aux Rakshasas cette favorable occasion qu’ils désiraient bien trouver ! Daigne le ciel garder Sîtâ délaissée dans la grande forêt ; car leur défaite dans le Djanasthâna a soulevé contre moi la haine des Rakshasas ! »

Tandis qu’il agitait ces réflexions en lui-même, le Ra-