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la vigueur de son bras, et tué Râvana même dans une bataille. Oui ! Djanakide, vainqueur de Râvana et de son armée, ce puissant guerrier t’emmènera de ces lieux sur le char Poushpaka : étouffe le souci qui te ronge le cœur ! Pour en assurer le succès, je vais prêter mon aide à l’entreprise de ce roi magnanime : ainsi ne te livre pas à la douleur, fille du roi Djanaka.

« Grâces à moi, ce héros à la grande vigueur franchira l’Océan : c’est déjà moi, noble femme, qui ai su me procurer ici le sommeil de tes Rakshasîs par les enchantements de la magie.

« Prends ce vase de beurre clarifié, que je te présente ; mets le temps à profit et mange, éminente Dame, cet aliment délicieux, suprême, divin ! Une fois que tu auras goûté ce mets, reine charmante, tu ne seras plus affligée, très-vertueuse et noble Dame, ni par la faim, ni par les maladies horribles ou même par la pâleur. »

À ces mots, toute remplie de doute : « Comment saurai-je, lui dit Sîtâ, que c’est bien Indra, le divin époux de Çatchî, que je vois présent ici devant mes yeux ? Si tu es vraiment le roi même des Immortels, montre-moi sans tarder les signes auxquels on reconnaît un Dieu et dont j’ai entendu traiter mainte fois en présence de mon instituteur spirituel ! »

À ces mots de Sîtâ, le fils de Vasou fit ce qu’elle demandait : il se tint sans toucher la terre de ses pieds et regarda sans cligner les yeux. Reconnaissant à ces traits qu’il était véritablement le roi des Dieux, la Mithilienne dit alors pleine de joie : « Je te vois maintenant de la manière que t’ont vu le roi mon beau-père et le souverain de Mithila, mon père : tu es, divin Indra, le protecteur de mon époux. Il vit donc heureux, mon noble Raghouide,