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leurs femmes : « Comment, se dira-t-elle, entrée dans Lankâ, ville bâtie sur une île de la mer, souveraine des rivières et des fleuves ; comment Râma saura-t-il que l’on me retient ici et que j’y marche sur la ligne de mes devoirs ? »

« Roulant cette pensée en soi-même, captive, isolée dans sa faiblesse, elle refusera toute nourriture, soutien de la vie, et renoncera sans doute à l’existence. De nouveau, il me vient aujourd’hui cette crainte que Sîtâ ne veuille plus supporter le poids de sa vie. Va donc promptement, fils de Vasou, console Sîtâ, entre chez elle et présente-lui de ma part ce vase de beurre céleste et clarifié. » À ces mots, le Dieu Indra partit, accompagné du Sommeil, pour la ville soumise aux lois de Râvana. Ils arrivent, et le saint meurtrier du mauvais Génie Pâka dit à son compagnon : « Sommeil, trouble ici les paupières des femmes Rakshasîs ! » Invité de cette manière, le Dieu qui préside au sommeil, plein d’une joie suprême, les endormit toutes pour le succès du roi des Immortels.

L’occasion favorable ainsi donnée, la Divinité aux mille regards s’approcha de Sîtâ et l’auguste époux de Çatchî commença par lui inspirer de la sécurité : « Je suis le roi des Dieux : la félicité descende sur toi ! lui dit-il ; jette les yeux sur moi, femme au candide sourire ! Ton noble Raghouide, fille du roi Djanaka, jouit avec son frère d’une bonne santé. Un jour, ce prince équitable viendra lui-même dans cette Lankâ, soumise aux lois de Râvana. Environné d’ours et de singes par milliers de kotis, ce digne enfant de Raghou, accompagné de son frère et suivi de son armée, t’emmènera dans sa ville, après qu’il aura fait mordre la poussière à tous les Rakshasas, grâce à