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à ses blessures, le roi des oiseaux fondit sur lui tout à coup.

Le volatile aux grandes serres s’éleva dans les cieux, et, dressant les deux ailes sur la tête de son ennemi, il en battit avec une fureur acharnée le front du Rakshasa. Puis, soudain l’oiseau-roi de briser dans ses pattes l’arc avec la flèche de son rival ; et, quand il eut rompu cet arc décoré de perles et de joyaux, arme divine et pareille au feu, le volatile à la grande splendeur s’esquiva d’un agile essor.

Le monarque ailé revint battre à coups redoublés son diadème céleste, d’or massif, embelli par toutes les sortes de pierres fines : le vigoureux oiseau, plein de fureur, lui jeta sa couronne à bas sur les plaines de l’air, et la tiare en tombant éclaira comme le disque du soleil. Il frappa même les ânes aux visages de vampires, aux caparaçons d’or, et, les traînant çà et là dans sa fougue, le héros emplumé les eut bientôt séparés de la vie. Il brisa le grand char aux ais variés d’or et de pierreries, aux roues et au timon parsemés d’ornements, cette voiture, qui marchait d’un mouvement spontané et répandait une vaste épouvante. Il renversa le cocher, et, quand il eut bientôt déchiré son corps d’une serre pareille au crochet aigu qui sert à conduire les éléphants, il jeta son cadavre hors du véhicule fracassé.

Aussitôt que Râvana se vit avec son arc rompu, son char brisé, son attelage tué, son cocher sans vie, il prit la Vidéhaine dans ses bras et s’élança d’un bond sur la terre. À la vue de Râvana descendu sur la terre et veuf de son char brisé, tous les êtres d’applaudir à l’envi le roi des vautours : « Bien ! bien ! » lui crièrent-ils.

Quand il eut exécuté ce lourd travail, Djatâyou, sur qui