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jour où le soleil arrive à la moitié de sa carrière.

Le Démon ravit l’épouse d’autrui comme un çoûdra qui dérobe l’audition des Védas. Enlevée par ce monstre, la sage Mithilienne appelait, bourrelée de chagrin : « À moi, criait-elle, mon époux ! » mais son mari errait au loin dans les bois et ne pouvait l’entendre.


En ce moment, sur le plateau d’une montagne, dans la forêt aux retraites diverses, dormait, le dos tourné au soleil enflammé, le monarque des oiseaux, Djatâyou, à la grande splendeur, au grand courage, à la grande force. Le roi des oiseaux entendit cette plainte comme le son d’une voix apportée dans un rêve, et cette lamentation, entrée dans le canal de ses oreilles, vint frapper violemment son cœur, comme la chute du tonnerre. Réveillé en sursaut par sa vieille amitié pour le roi Daçaratha, il entendit le bruit d’un char qui roulait avec un son pareil au fracas des nuages.

Il jette ses regards dans les cieux, il observe l’un après l’autre tous les points cardinaux de l’espace étendu, il voit Râvana et la Djanakide poussant des cris. Voyant ce Rakshasa enlever la bru de feu son ami, le roi des oiseaux, pénétré d’une bouillante colère, s’élança dans les airs d’un rapide essor. Là, ce puissant volatile, tout flamboyant de colère, se tint alors devant le Rakshasa et se mit à planer sur la route de son char :

« Démon aux dix têtes, dit-il, je suis le roi des vautours ; mon nom est Djatâyou à la grande vigueur ; je me tiens ferme dans l’antique devoir et je marche avec la vérité. Toi, monarque à la force immense, tu es le plus élevé dans la race des Rakshasas et tu as maintes fois vaincu les dieux en bataille. Je ne suis plus qu’un oiseau