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Ensuite, dans le cercle fortuné de leurs ermitages, le Kakoutsthide habita fort à son aise, honoré par chacun de ces grands saints. Alors, ce noble fils de Raghou visita l’un après l’autre ces magnanimes, et s’en alla d’ermitage en ermitage porter lui-même les hommages de sa présence à leurs pieds. Là, il demeurait un mois ou même une année ; ici, quatre mois ; ailleurs, cinq ou six. Chez l’un, Râma vécut avec bonheur plus d’un mois ; chez l’autre, plus de quinze jours ; chez celui-ci, trois ; chez celui-là, huit mois : d’un côté, il habita une couple de mois ; d’un autre, la révolution entière d’une année ; plus loin, un mois, augmenté d’une moitié.

Tandis qu’il vivait heureux et savourait ainsi de candides plaisirs dans les ermitages des anachorètes, il vit dix années couler pour lui d’un cours fortuné.

« Nous voici arrivés, dit-il un jour, à l’ermitage du saint Agastya : entre devant, fils de Soumitrâ, et annonce au rishi mon arrivée chez lui avec Sîtâ. »

Entré dans la sainte cabane à cet ordre que lui donne son frère, Lakshmana s’avance vers un disciple d’Agastya et lui dit ces paroles :

« Il fut un roi, nommé Daçaratha ; son fils aîné, plein de force, est appelé Râma : ce prince éminent est ici et demande à voir l’anachorète. J’ai pour nom Lakshmana ; je suis le compagnon dévoué et le frère puîné de ce resplendissant héros avec lequel et son épouse je viens ici moi-même pour visiter le saint ermite. »

À ces paroles de Lakshmana : « Soit ! » répondit l’homme riche en pénitences, qui entra dans l’ermitage annoncer la visite. Entré dans la chapelle du feu, il dit ces mots, d’une voix faible et douce, les mains réunies en coupe, à l’invincible anachorète : « Le fils du roi