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deux nobles chaussures, fit apporter lui-même auprès d’elles le chasse-mouche et l’éventail, insignes de la royauté. Et quand il eut donné l’onction royale aux souliers de son frère dans Nandigrâma, devenu la première des villes, ce fut au nom des souliers qu’il intima désormais tous les ordres.


Le fils de Raghou trouva dans ses réflexions beaucoup de motifs pour condamner une plus longue habitation dans cette forêt : « C’est ici que j’ai vu, se dit-il, Bharata, mes royales mères et les habitants de la capitale. Ces lieux m’en retracent le souvenir et font naître sans cesse dans mon cœur la douleur vive des regrets. En outre, le camp de sa nombreuse armée, qu’il fit asseoir ici, a laisse deux vastes fumiers, dont la terre fut toute jonchée par la bouse de ses éléphants et de ses coursiers. Ainsi, passons ailleurs ! »

Parvenu à l’ermitage du bienheureux Atri, il s’inclina devant cet homme, qui avait thésaurisé la pénitence ; et le saint anachorète à son tour honora le royal ermite d’un accueil tout paternel.

« Toi, dit-il à son épouse Anasoûyâ, pénitente d’un grand âge, d’une éminente destinée, parfaite, pure et qui trouvait son plaisir dans le bonheur de tous les êtres ; toi, dit ce taureau des solitaires, charge-toi de l’accueil dû à la princesse du Vidéha. Offre à cette illustre épouse de Râma toutes les choses qu’elle peut désirer. »

Alors, s’inclinant, celle-ci salua cette vénérable Anasoûyâ, ferme dans ses vœux, et se hâta de lui dire : « Je suis la princesse de Mithila. »

Anasoûyâ mit un baiser sur la tête de la vertueuse Mithilienne, et lui dit ces mots d’une voix que sa joie ren-