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Ensuite, après deux et plusieurs tours de pradakshina autour du pieux ermite, il reprit avec ses ministres le chemin d’Ayodhyâ ; et l’armée, dans cette marche de retour, étendit, comme en allant, ses longues files de voitures, de chars, de chevaux et d’éléphants à la suite du sage Bharata.

Entré dans Ayodhyâ, le fils de Kêkéyî se rendit au palais même de son père, veuf alors de cet Indra des mortels, comme une caverne veuve du lion qui l’habitait.

Ensuite, quand il eut déposé dans la ville ses royales mères, le prince aux vœux constants, Bharata de tenir ce langage à tous les gouvaras universellement : « Je m’en vais habiter Nandigrâma ; je vous demande à vous tous votre avis : c’est là que je veux supporter toute cette douleur de vivre séparé du noble enfant de Raghou. Le roi mon père n’est plus, mon frère aîné est ermite des bois ; je vais gouverner la terre, en attendant que Râma puisse régner lui-même. » À ces belles paroles du magnanime Bharata, les ministres et Vaçishtha même à leur tête de lui répondre tous en ces termes :

« Un tel langage, que l’amitié pour ton frère a mis dans ta bouche, est digne de toi, Bharata, et mérite les éloges. Quel homme ne donnerait son approbation à ce voyage, dont l’amitié fraternelle t’inspira l’idée, prince à la conduite si noble et qui ne t’écartes jamais de ton amour pour ton frère ? » À peine eut-il ouï dans ces paroles agréables et conformes à ses désirs la réponse de ses ministres : « Que l’on attelle mon char ! » dit-il à son cocher.

Assis dans son char, Bharata, de qui l’âme prenait toutes ses inspirations dans le devoir et dans l’amour fraternel, arriva bientôt à Nandigrâma, portant les deux