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meure étincelante de pierreries. Les ministres, sur les pas du pourohita, suivirent tous Bharata et furent émus de joie à l’aspect du bel ordre qui régnait dans ce palais. Là, accompagné de ses ministres, le rejeton fortuné de Raghou s’approcha d’un trône céleste, de l’éventail et de l’ombrelle.

Dans l’instant même, à la voix de Bhraradwâdja, se présentèrent devant son jeune hôte toutes les rivières, coulant sur une vase de lait caillé. Une sorte de boue jaune pâle enduisait les rivages aux deux bords et se composait d’onguents célestes dans une variété infinie, produits tous grâces à la volonté du saint ermite. Au même temps, ornées de leurs divines parures, affluèrent devant son hôte les chœurs des Apsaras, nombreux essaims envoyés par le Dieu des richesses, femmes célestes au nombre de vingt mille, pareilles à l’or en splendeur et flexibles comme les fibres du lotus. Fût-il saisi par l’une d’elles, tout homme aurait soudain son âme affolée d’amour. Trente milliers d’autres femmes accoururent des bosquets du Nandana.

Nârada, Toumbourou, Gopa, Pradatta, Soûryamandala, ces rois des Gandharvas, chantèrent devant Bharata ; et les plus belles des bayadères célestes, Alamboushâ, Poundarikâ, Miçrakéçî, Vâmanâ charmèrent ses yeux avec leurs danses, à l’ordre obéi de Bharadwâdja. Il n’était pas un bouquet chez les Dieux, il n’était pas une guirlande aux riants bocages du Tchaîtratha, qu’on ne vit paraître aussitôt dans le Prayâga, dès que l’anachorète avait parlé.

Les çinçapas, les myrobolans emblics, les jambous, les lianes et tous les autres arbres de la forêt avaient pris en