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donna ce qu’exigeait la circonstance. Puis, quand il eut fait introduire le corps du roi de Koçala dans une drôni[1], que le sésame avait rempli de son huile, il agita cette question de concert avec les ministres : « Comment fera-t-on venir en ces lieux Bharata et Çatroughna, qui tous deux sont allés depuis longtemps à la cour de leur aïeul maternel ? » En effet, les ministres ne peuvent vaquer aux funérailles du monarque en l’absence de ses fils, et, pour obéir à cette loi, ils gardent le corps inanimé du souverain.

Aussitôt Vaçishtha, le plus saint des hommes qui récitent la prière à voix basse, fit appeler en diligence Açoka, Siddhârtha, Djayanta, et dit à ces trois messagers :

« Allez rapidement sur des chevaux légers à la ville, où s’élève le palais du roi des Kékéyains ; et là, dépouillant vos airs affligés, il vous faut parler à Bharata comme d’après un ordre même de son père.« Ton père, lui direz-vous, et tous les ministres s’enquièrent si tu vas bien et t’envoient ces paroles : « Hâte-toi de venir promptement ; quelque chose d’une extrême importance réclame ici tes soins. » Arrivés là, gardez-vous bien de lui apprendre en aucune manière, fussiez-vous interrogés même là-dessus, que Râma est parti en exil et que son père est allé au ciel. »

Il dit ; et, ces instructions données, les messagers, congédiés par Vaçishtha se mettent en route, d’une âme pleine d’élan, avec une vitesse soutenue par la vigueur.

Après sept nuits passées dans sa route, Bharata, le plus éminent des hommes qui possèdent un char, dit, l’âme contristée à l’aspect de la cité en deuil, ces paroles

  1. Bassin ou vaisseau de forme ovale.