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cuire, sans tarder : je veux honorer les Dieux de l’ermitage avec ce banquet sacré. »

À ces paroles de son frère, Lakshmana s’en fut tuer une gazelle noire, la rapporta du bois, alluma du feu et fit cuire son gibier parfaitement.

Ensuite Râma lui-même s’assit avec Lakshmana, son frère, et tous deux se mirent à manger sur un plat net et pur, qu’ils se firent avec des feuilles verdoyantes, le reste des choses offertes en sacrifice. Sîtâ avait elle-même servi les mets devant son époux et son beau-frère ; puis, s’étant retirée seule à part, elle revint enlever ce qui restait du festin. Dès ce moment, Râma goûta délicieusement avec Lakshmana les charmes de l’habitation, qu’il était venu demander à cette montagne sourcilleuse, embellie par les guirlandes et les bouquets de fleurs les plus variées, au milieu desquelles gazouillait un nombre infini d’oiseaux de toutes les espèces.


Le cocher Soumantra mit assez peu de temps à traverser de nombreux pays, et des fleuves, et des lacs, et des villages et des cités ; il arriva enfin avec sa tristesse, après la chute du jour, aux portes d’Ayodhyâ, pleine d’un peuple sans joie. Tout bruit s’était alors éteint parmi ses troupes désolées d’hommes et de femmes. Elle semblait abandonnée, tant le silence était vide de son !

Aussitôt qu’ils virent arriver Soumantra, les habitants de courir à l’envi par centaines de mille derrière son véhicule poudreux, en lui jetant cette question : « Où est Râma ? »

«  Ce magnanime, leur dit alors celui-ci, m’a congédié sur les bords du Gange ; et, quand il eut traversé le fleuve, je suis revenu à la ville. »