Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lui, que sa mère obtint à force de pénitences, au prix même de plusieurs grands vœux, le seul fils du roi Daçaratha, qui porte des signes de bonheur égaux aux signes de son père !

« Après le départ de son fils, cet auguste monarque ne vivra pas longtemps ; et la terre, sans aucun doute, la terre elle-même en sera bientôt veuve !

« Et, quand ce temps sera venu, à qui sera-ce donc, si ce n’est à l’heureux Bharata, à lui, resté seul, d’honorer mon vieux père avec toutes les cérémonies funèbres ?

« Heureux tous ceux qui pourront errer à leur fantaisie dans la capitale de mon père aux larges rues bien distribuées, aux cours délicieuses, où l’on aime à rester indolemment ; cette ville, encombrée d’éléphants, de chevaux, de chars, toute remplie de promenades et de jardins publics, heureuse de toutes les félicités, embellie par les plus suaves courtisanes ; cette ville, où tant de fêtes attirent le concours et l’affluence des peuples ; cette grande cité, dont les échos répètent sans cesse les différents sons des instruments de musique, dont les rues se resserrent entre les files des palais et des belles maisons ; cette ville, où s’agite confusément un peuple florissant et joyeux !

« À la fin de notre exil dans les bois, puissions-nous entrer nous-mêmes sains et saufs dans la superbe Ayodhyâ avec ce héros si pieux observateur de la foi donnée ! »

Quand la nuit se fut éclairés aux premières lueurs du matin, Râma, le héros illustre à la vaste poitrine, dit au brillant Lakshmana, son frère, le fils de Soumitrâ : « Voici le moment où l’astre du jour se lève ; la nuit sainte est