Page:Ramayana, trad. Roussel, tome 1.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.

deux (Râkshasas auront beau) attaquer Râma, ils ne pourront lui résister d’aucune façon.

12. D’autre part, nul autre que Râghava ne saurait tuer ces deux monstres qui, en dépit de la force dont ils s’enorgueillissent, tomberont dans les filets du Temps.

13. Ô tigre des rois, tu n’aurais pu (par ta seule énergie) engendrer le magnanime Râma ; tu ne saurais donc le considérer comme ton fils, ô prince.

14. Je te l’affirme, les deux Râkshasas périront, sache-le. Je connais le magnanime Râma dont l’héroïsme forme l’essence.

15. (Il le connaît également) l’illustre Vasishtha, ainsi que ces (Brahmanes) affermis dans l’ascétisme. L’acquisition de la justice et une gloire immense sur la terre,

16. Si c’est là ce que tu désires vivement, donne-moi Râma. Puisque tu reçois, ô Kâkutstha, l’assentiment de tous tes conseillers,

17. De Vasishtha le premier, laisse Râma (me suivre) ; ton fils aimé, devenu adolescent, il te faut me le confier,

18. (Ce) Râma aux yeux de lotus, pendant les dix nuits du sacrifice. Empêche, ô Râghava, que le temps (fixé) pour mon sacrifice s’écoule (en vain),

19. Et sois heureux ; ne te chagrine point. — Ainsi parla le vertueux (ascète) d’une façon conforme au devoir et à l’intérêt.

20. Puis il se tut, lui, l’illustre Viçvâmitra aux nobles pensées. L’Indra des rois, ayant ouï les paroles fortunées de Viçvâmitra,

21. Se sentit pénétré d’un violent chagrin ; il chancela et tomba en pamoison. Ayant repris ses sens et s’étant levé, il s’assit plein de crainte.

22. Cette parole de l’ascète qui lui fendait le cœur et l’âme, il ne la comprit que trop, le magnanime chef des hommes ; aussi, l’esprit troublé, chancela-t-il sur son siège.


Tel est, dans le vénérable Râmâyana,

Le premier des poèmes, œuvre de Vâlmîki, le Rĭshi,

Le dix-neuvième Sarga du Bâlakânda.