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disoit-il, pour environ 6 à 6000 qu’ils sont dans toutes les colonies, déplaire aux blancs, qui forment la plus grande population.

L’assemblée, égarée par cette erreur, a pu croire qu’il étoit de la politique d’abandonner cette petite partie de la population des colonies, qui ne donnoit tout au plus, pour chacune d’elle, qu’environ mille personnes.

Mais aujourd’hui que l’assemblée est assurée qu’à Saint-Domingue seul, il y a plus de 35 mille personnes de couleur, et que cette partie de population, qui tient véritablement au sol, est beaucoup plus considérable que la population blanche, dont plus de la moitié des individus ne tiennent point au sol, ni par leur indigénat, ni par des propriétés ; l’assemblée nationale, dis-je, ne sera pas injuste au point de sacrifier au caprice de la plus petite partie de population, la population des hommes de couleur qui, sous différens rapports, forment la vraie force des colonies, et ce qui doit les lier plus étroitement à la mère-patrie par les bienfaits qu’ils en vont recevoir.

M. Barnave avoit aussi annoncé, dans son rapport, qu’à l’arrivée du décret du 15 mai à Saint-Domingue, les deux partis des blancs, divisés dans les colonies, s’étoient réunis pour