l’assemblée tous les griefs sur lesquels ils avoient à réclamer contre les colons blancs ; ils offrirent en don patriotique une somme de six millions des colonies, et conclurent à demander d’être les représentans de leurs frères auprès de l’assemblée nationale.
Le président leur répondit : « Jamais aucuns citoyens ne reclameront vainement leurs droits auprès de cette assemblée : ceux que les mers et les préjugés ont éloigné de ses regards, en seront toujours rapprochés par elle ; laissez vos pièces et votre requête sur le bureau ; l’assemblée les prendra en considération. » Ces pièces furent envoyées au comité de vérification, afin qu’il constatât de leur validité.
C’est alors qu’on vit agir l’intrigue des colons pour empêcher cet examen ; nous essuyâmes toutes les tracasseries et les entraves qu’ils purent imaginer pour le retarder.
Enfin, après onze séances du comité de vérification, le rapport en fut arrêté ; il concluoit à ce que les hommes de couleur qui se présentoient, devoient avoir deux députés à l’assemblée nationale. Le rapporteur, M. Grelet de Beauregard, ne put jamais faire ce rapport ; deux fois il essaya de le présenter à l’assemblée ; mais les colons et leurs partisans firent un tel tapage, qu’il fut impossible au rapporteur de se faire entendre ;