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Toute la famille poussa un cri d’effroi ; mais l’enfant n’avait aucun mal. Je l’embrassai. Sa tante Pia le prit dans mes bras en me remerciant d’une voix toute tremblante d’émotion, et l’emporta vivement. Le père et la mère me firent, à leur tour, leurs remercîments par un signe de tête tout amical.

Depuis ce jour je ne fus plus un étranger pour eux.

Le lendemain Nino vint jouer dans la cour. La porte de mon atelier était ouverte. Je l’aperçus, et je lui dis : bonjour, Nino ; il me regarda sans me répondre : je lui fis alors signe de s’approcher. Il fit quelques pas, s’arrêta et puis s’enfuit à toutes jambes. Le jour suivant, il revint, et sans que je l’eusse aperçu, il s’avança jusqu’à la porte. Lorsque je tournai la tête, il était occupé à regarder attentivement les différents objets qui étaient dans mon atelier. Je m’approchai de lui, et je caressai sa jolie tête brune. Je lui adressai plusieurs questions auxquelles il ne répondit que par des mouvements de tête. Étonné de son silence, je mis tout en usage pour le faire parler ; mais ce fut en vain. Bientôt il s’éloigna ; puis après avoir fait quelques pas, il se retourna pour me regarder ; devinant