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auprès de Mr. Austen, vieilli, et de leur mère qui s’écoutait un peu trop et tournait à la malade imaginaire. Aussi, à la réflexion, Jane trouve que Steventon a perdu une partie de ses attraits, et elle écrit bientôt : « Je suis de plus en plus réconciliée avec l’idée de notre départ. Nous avons vécu assez longtemps ici ; les bals de Basingstoke sont en pleine décadence ; il y a quelque chose d’intéressant dans le tohu-bohu du déménagement, et la perspective de passer nos prochains étés à la mer ou dans le pays de Galles est réellement charmante. Nous allons maintenant connaître pour quelque temps la vie des femmes de marins et de soldats que j’ai souvent enviée. »

L’excitation des préparatifs de départ distrayait Jane. Elle avait beaucoup à faire, car Cassandra était en visite chez son frère Edward. James Austen remplaçait son père, il apportait son mobilier à Steventon. Mr. Austen ne pouvait songer à emmener à la ville ses vaches, ses moutons et ses porcs ; Mrs. Austen et ses filles se souciaient peu de s’installer à Bath dans des meubles démodés ; on se décida donc à tout vendre, bétail et mobilier, même les livres, même le piano de Jane. On ne garda que son bureau et les lits, qu’en bons provinciaux ils supposaient plus confortables que ceux de la ville.

Tout cela ne donna pas une bien grosse somme. Jane avait estimé le tout à cinq mille francs ; mais dans ses lettres à Cassandra, elle se montre déçue du résultat de la vente. Enfin, le 4 mai 1801, une chaise de poste, où l’on avait entassé d’abondantes provisions, emmena Mrs. Austen et Jane à Bath. Elles étaient chargées de trouver une maison. Mr. Austen et Cassandra ne devaient venir que plus tard, lorsque la famille serait assurée d’un logis.



Bath et Southampton.