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TRAGÉDIE.

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��SCENE V.

ASSUéRUS, AMAN, HYDASPE , ASAPH.

ASSUÉKUS.

J\ PPROCHE , heureux appui du trône de ton irïaître ï

Ame de mes confeils , & qui feui cant de fois

Du fceptre dans ma main as foulage le poids.

Un reproche fecrec embarrafTe mon ame.

Je fais combien cft pur le zèle qui t'enflamme.

Le menfonge jamais n'entra dans tes difcours ,

Et mon intérêt feul cft le but où tu cours.

Dis-moi donc. Que doit faire un prince magnanime

Qui veut combler d'honneurs un fujet qu'il eftimc î

Par quel gage éclatant , Se digne d'un grand roi »

Puis-je récompenfer le mérfte & la foi ?

Ne donne point de borne à ma reconnoiflance.

Mefure tes confeils far ma vafte puifTance.

Aman bas à part. C'eft pour toi-même , Aman , que tu vas prononcer 5 Et quel autre que toi , peut-on récompenfer î

As s u £ K u s. Que penfes-tu î

Aman. Seigneur , je cherche , j'envifage Des monarques Perfans la conduite & l'ufage. Mais à mes yeux en vain je les rappelle tous. Pour vous régler fur eux , que font-ils près de vous ? Votre règne aux neveux doit fervir de modèle. Vous voulez d'un fujet reconnoître le zèle. L'honneur feul peut flatter un efprit généreux. Je voudrois donc , Seigneur , que ce mortel heureux , De la pourpre aujourd'hui paré comme vous-même , Et portant fur le frçnç le facré diadème ,

Bv

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