DIVERSES. ils
■ Le maréchal de Luxembourg , qui obfervolc tous les mouvemens des ennemis pour régler les fiens, ne les vit pas plutôt en marche , que de fon côté il re- monta aufll la rivière , en telle forte que ces deux grandes armées , féparées feulement par un médiocre ruifl'eau , marchoient à la vue l'une de l'autre , éloi- gnées feulement d'une demi - portée de canon. Celle de France campa, la droite à Hanrcch, la gauche â Tcmploux , ayant à peu-près dans fon centre le village de Saint Denis.
Le prince d'Orange fit encore en cet endroit des démonftiations de vouloir décider du fort de Namur par une bataille. 11 fit élargir les chemins qui étoienc entre Its deux armées , & envoya l'éleûeur de Ba- vière pour reconnoîtrc lui-même le camp des Fran- çois. L'élecfteur pafla la rivière à l'Abbaye de Bon- nelte , &c fc mit en devoir d'obferver l'armée du ma- réchal. Mais on ne lui laifia pas le temps de fatisfaire fa curiofi é , 5c il fut obHgé de repaflèr fort brufque- menr la Méhaignc à l'approche de quelques troupes de Carabiniers qu'on avoit détachés pour T^loignçr de la vue des lignes.
A dire vrai , le maréchal ne fut pas fâché d'ôtcr aux ennemis la connoillance de la difpofîtion de fon camp , coupé de plulicurs ruiiîeaux & de petits ma- rais , qui lendoient la communication de Ctis deux ailes fort difiicile , & d'ailleuts commandé de la hauteur de S. Denis , d'où les ennemis auroient pu incomm.odcr de leur canon le centre de fon armée , &c engager en- fin dans un pays ferré & embarraflé de bois , un com- bat particulier d'infanterie , où ils auroient eu tout l'avantage du lieu. Le roi , qui fçut l'inquiétude où il étoit , lui envoya propofer un autre polte , que le maréchal alla reconnoîtrc ; &: il le trouva fi avanta- geux , que , (ans attendre de nouveaux ordres ^ il y fit auiïi-tôt marcher fon armée. Il n'attendit pas même fon artillerie, dont les chevaux fe trouvoicnt alors au fourage , &: fe contenta de laiflei une partie de
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