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3or ŒUVRES

avortci- tous Ces dcfTeins , ôc mettre Namur hors d'é- tat d'être attaqué. Il ordonna au comte d'Auvergne de fe faifîr de l'Abbaye de Salzenne & des moulins qui en font proche ; ce qui fut auflî-tot exécuté. Le mar- quis de Tilladet eut aufli ordre de vifîtcr tous les gués qu'il pouvoir y avoir dans la Sambre depuis le quar- tier du roi jufqu'à la place. Et le marquis d'Alègre avec un corps de Dragons fut envoyé pour fe faiiir du palTage de Gerbizé , pofte important fur le chemin de Huy ôc de Liège , du côté de la Hefbaye.

Cependant l'allarme étoit parmi les ennemis. Comme ils ignoroient encore où aboutiroit la marche du roi , ils fc hâtèrent de renforcer les garnifons de toutes leurs places. lis craignoicnt fur-tout pour Charleroy , pour Ath, pour Liège, & pour Bruxelles même. Mais à l'égard de Namur, l'élefteur de Bavière fc confiant, & à la bonté de la place &: à la grofle garnifon qui étoic dedans , fouhaitoit qu'il prît envie au roi di l'affiéger. Le rendez-vous de leur armée étoit aux environs de Bruxelles , & il y arrivoit tous les jours un fort grand nombre de troupes de toute forte de nations. Elles fai- foient déjà près de cent mille hommes, dont le princi- pal commandement & la direftion prefque abfolue étoient entre les mains du prince d'Orange ; l'Elec- teur de Bavière n'ayant dans cette armée qu'une au- torité comme fubalrerne. On peut juger combien des forces fi prodigieufes enfloient le cœur des confédérés. Ils dcmandoient qu'on les fît marcher au plus vire , & fe tenoient sûrs de rechafler le roi jufques dans le cœur de fon royaume. Il croit d'heure en heure exademenc informé & de leur marche & de leur nombre , & fe mettoit de fon coté en état de les bien recevoir.

L'armée devant Namur étoit féparée par les deux llviéres en trois principaux quartiers , dont le pre- mier , c'cft à favoir celui du roi , occupoit tout le côté du Brabant, depuis la Sambre jufqu'à la Meufc ; le fécond , qui étoit celui du Marquis de Boufflers , s'é- Cendoit dans le Condroz , depuis la Meufe, au-deflbus

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