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leurs forces tant de terre que de mer. Il n’ignoroît pa«  que le prince d’Orange dans les Pays-Bas pouvoir avec Ces troupes Se avec celles de fes alliés , mettre cn- fcmble jufqu’à lîx- vingt mille hommes. Mais con- noiffant fes propres forces , il crut que ce nombre , quelque grand qu’il fût, ne feroit pas capable d’arrêter fes progrès ; de réfolu d’ailleurs de combattre Ces en- nemis, s’ils fe préfentoient, il ne douta point de les vaincre.

Il ne crut pas même devoir fe borner à une mé- diocre conquête j &: Namur étant la plus importante place qui leur reftât , & celle dont la prife pouvoit le plus contribuer à les affoiblir Se à rehaulFer la réputa- tion de ùs armes , il réfolut d’en former le fîége.

Namur capitale de l’une des dix - fept provinces des Pays-Bas , à laquelle elle a donné le nom , avoit été regardée de tous temps par nos ennemis , comme le plus fort rempart , non-feulement du Brabant , mais encore du pays de Liège, des Provinces-Unies, & d’une partie de la Baifc - Allemagne. En effet , outre qu’elle alFuroit la communication de toutes ces provinces , on peut dire que par sa situation au confluent de la Sambre & de la Meuse, qui la rend maîtresse de ces deux rivières , elle étoit également bien placée , &c pour arrêter les entreprifes que la France pourroit faire contre les pays que je viens de nommer , &: pour faciliter celles qu’on pourroit faire contre la France même. Ajoutez à ces avantages l’alTiette merveilleuse de fon château efcarpé & fortifié de toutes parts , & eftimé imprenable ; mais fur-tout la difpofition du pays , auffi inaccefllbîe à ceux qui voudroient attaquer la place , que favorable pour les fccours ; & enfin le grand nombre de toutes fortes de provifions que les confédérés y avoient jettées , & qu’ils avoienc deiïcin d’y jetter encore pour la fubfîftance de leurs armées.

Le roi, après avoir examiné toutes les difficultés qui se présentoient dans cette entreprise, donna ses