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CE QUI S'EST PASSÉ AU SIEGE DE NAMUR.

J. L y avoit près de quatre ans que la France foutenoit la guerre contre toutes les puiflances , pour aiuiî dire , de l'Europe , avec un fuccès bien différent de celui dont Ces ennemis s'étoicnt flattés. Elle avoit non- feulement renverfé tous les projets de la fameiife ligue d'Aufbourg , mais même par la fagefîe de fa conduite & par la vigueur de fa rélîftance , elle avoit réduit les confédérés , d'agrcffeurs qu'ils étoient , à la honteufe néceflité de fe défendre. Tout le monde voyoit avec étonnement qu'une nation attaquée par tant de peuples conjurés contr'elle , Se dont ils avoient par avance partagé la dépouille , eût fî heurcuferacnt fait retomber fur eux les malheurs qu'ils lui prépa- roicnt 5 qu'elle eût vaincu dans tous les lieux cù ils i'avoient obligée de porter fes armes ; & qu'enfin tant de puiflances réunies pour l'accabler n'euflent fait que fournir par-tout de la matière à fes conquêces & à Ces triomphes.

En effet, depuis cette dernière guerre , fans parler des célèbres journées de Fleurus , deStafFardc, & de Leuze i où ils avoienc perdu leurs meilleures troupes , fans compter aufTi plufïeurs de leurs places prifes èC rafées j ils avoient vu palTer, fous la domination de la France, Philifbourg en Allemagne , Nice , &c Montmé- iian en Savoie , Ôc enfin Mons dans les Pays-Bas.

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