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arnîtié qu'aiicun incéfêt , non pas même aucune émula- fion pout la gloire , n'a pu altérer. Mais ce qui nou$ touche de plus près, c'ell qu'il étoic ençorç un trcs-bon w^cadémicien. Il aimoit, il culcivoic nos exercices. Il y apportoic fur-tout cec afprit de douceur , d'égalité , de déférence même , Ci néceflairç pour entretenir l'union dans les compagnies. L'a-t-ou jamais vu fe préférer à aucun de fes confrères ? L'a-t-on jamais vu vouloir cirer ici aucun avantage 4^s applaudijOTeniicns qu'il rece- Yoit dans le public ? Au contraire , après avoii paiu ea^ maître , & pour ainfî dire , régné fuç la fcene , il ve-!- noit, difciple docile, chercher à s'inihuire dans nos qflemblées , laiffoit , pour me fervir de fes propre^ termes , laiflbit fes lauriers à la porte de l'/içadémie ^ toujours prêt à foumectrcfon opinion à l'avis d'autrui» & de tous tant que nous fommes , le plus modeftc 4 parler , à prononcer, je dis mêaie fur 4qs matières d«  poëfie.

Vous auriez pu bien mieux que ijjoi , Honfieur, lui rendre ici les jufi:es honneurs qu'il mérite , fi vous n'euifiez peut-être appréhendé avecraifon, qu'en fai- fant l'éloge d'un fierc , avec qui vous ayez d'ailleur:^ tant de conformité , il ne fembUt que vous faifiçz votre propre éloge. C'eil cette conformité que nQU^s avons tpus eue en vue, lorfque, tout d'une voix, nous vous- avons appelle pour remplir fa place j perfuadés que nous fommes que nous retrouverons en vous, non-feu- lement fon nom , fon r^Teme efprit, fon même enthou- fiafme, mais encore fa même modeftie, fa même vertu, fon même zèle pour l'Académie.

Je m'apperçois qu'en parlant de modeftie, de ver-tu., & des autres qualités propres pour l'Académie , t;out le monde fonge ici avec douleur à l'autre pertç que nous avons faite ; je veux dire à la mort du favant M. de Cordemoy , qui , avec tant d'autrçs talens , pofl4'- doit au fouverain degré toutes les parties d'un véritable Académicien 5 fage , exaâ, laborieux, & quii, d la mort ne l'eût point ravi au milieu de fon travail , alioit

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