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les comédies ? On y joue un valet fourbe, un bour- geois avare, un marquis extravagant , & tout ce qu'il y a dans le monde de plus digne de rilee. J'avoue que le Provincial a mieux choifî l'es perfonnages ; il les a cherchés dans les Couvents & dans la Sorbonne; il in- troduit fur la fcène tantôt des Jacobins , tantôt des Dodleurs, & toujours des Jéfuites. Combien de rôles leur fait-il jouer ? Tantôt il amène un Jéfuite bon- homme , tantôt un Jéfuite méchant, & toujours un Jéfuite ridicule. Le monde en a ri pendant quelque temps ; & le plus auftère Janfénifte auroit cru trahir la vérité que de n'en pas rire.
Reconnoilfcz donc , Monfîeur , que puifque nos comédies reflèmblent (î fort aux vôtres , il faut bien qu'elles ne foient pas fi criminelles que 'vous le dites. Four les Pères, c'eft à vous de nous les citer ; c'eft à vous , ou à vos amis , de nous convaincre par une foule de partages , que l'Eglife nous interdit abfolu- ment la comédie , en l'état qu'elle eiï , alors nous cefTerons d'y aller, & nous attendrons patiemment que le temps vienne de mettre ki Jéfuites fur le théâtre.
J'en pdurrois dire autant des romans , & il fcmble que vous ne les condamnez pas tout-à-fait. Mon Dieu , Monjieur , me dit l'un de vous , que vous ave[ de chofes à faire avant que de lire les romans ! Vous voyez qu'il ne défend pas de les lire , mais il veut auparavant que je m'y prépare féricufement^ Pour moi je n'en avois pas une idée fi haute ; je croyois que ces fortes d'ou- vrages n'etoient bons que pour défennuyer l'efprit , pour l'accoutumer à la leâure , & pour le faire paflcr enfuite à des chofes plus folides. En effet, quel moyen de retourner aux romans , quand on a lu une fois les voyages de Saint- Amour, Wendrok, Palafox, & tous vos auteurs ? Sans mentir ils ont toute une autre ma- nière d'écrire que les faifeurs de romans ; ils ont toute une autre adrefle pour embellir la vérité : ainfi vous avez grand tort quand vous m'ftccufez de ks comparer
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