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150 ŒUVRES

concentez pas d'attaquer celui dont vous croyez avoir fujet de vous plaindre ; vous étendez votre reflcnti- ment contre tous ceux qui ont quelque liaifon avec lui. Il femble qu'ils foient en communauté de péchés , &c qu'en faifant le procès au premier qui fc préfente , on ic fait à tous.

Voudriez-vous répondre comme cela pour tous vos confrères , & n'auriez-vous point aflez de votre iniquité à porter î II eft vrai que fi vous ne vous étiez avifé de cet expédient , votre lettre auroit été un peu courte. H a fallu mettre tous les Janféniftes en un, & même avoir recours à des chofes où ils n'ont point de part, pour trouver de quoi la groffir. Encore avec tout cela n'avez- vous pas eu grand'chofc à dire ; & peut-être qu'après avoir bien tout confîdéré, on trouvera que vous n'avez rien dit. Vous voyez bien à quoi fc réduit ce que nous avons vu de votre lettre jufqu'ici. Et croyez-vous en- core dire quelque chofc quand vous alléguez la traduc- tion de Térencc î N'cft-ce pas un beau moyen pour re- poufler le reproche à'empoîfonneurs , & pour rendre ceux de Port-Royal coupables du mal que ce livre peut faire , que de dire qu'ils ont tâché d'y apporter le re- mède , &c qu'ils ont pris pour cela la meilleure voie qu'on pouvoir prendre ? Les comédies de Tércnce font entre les mains de tout le monde , & particulièrement de ceux qui apprennent la langue latine. Il faut qu'ils partent par-là , c'eft une nécefîîté qu'on ne fauroic éviter. On Ta même reconnu au Concile de Trente. Et dans l'index des livres défendus , on a excepte exprefTéincnc ceux que le befoin qu'on a d'apprendre le latin a «cndus nécelfaircs. Que peut - on donc faire de mieux pour les jeunes gens qui ont ce livre entre les mains , & qui tâchent de l'entendre, que de leur donner une tiaduâion qui le leur explique de telle forte , qu'elle les fade palîer par defTjs les en- droits qui feroient capables de les corrompre ; qui leur ôtc d:' devant les yrux tout ce qu il y a de trop libre , & qui fupprimc à ce deflcin des comédies toutes en-

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