DIVERSES. iiç
telles, de miférahles honneurs auxquels on a renoncé, ècc. pour ne rien dire du reftc ; car il faudroic tout copier. En vérité le zèle de la poèïie vous emporte. Il effc dan- gereux de sy laifler aller ; on n'en revient pas comme on veut 5 cela n'aide pas à penfer juftc ; &: toute votre lettre fe reflent de cette émotion qui vous a pris des le commencement. Car, dites-moi, Monfîeur , à quoi fon- gez-vous, quand vous avancez, que fi l'on concluoit, qu'il ne faut pas aller d la comédie , parce que faim Au- gufiin s'accufe de s^ être laiffé attendrir, il faudrait aujjî conclure , de ce que le mêmefaint s'accufe à* avoir trop pris de plaijir aux chants de l'Eglife, qu'il ne faut plus aller à VïLglife f" Quoi , s'il faut quitter les chofes qui font mauvaifes , & dont nous ne Cautions faire un bon ufage, faut-il auflî quitter les bonnes , parce que nous en pouvons faire un mauvais ? Eft-ce ainfi que vous raifonnez î Mais fî cette fougue n'eft pas heureufe pour le raifonnement , au moins elle fert à embellir les hif- toires , & il eft aifé de connoître celles qui ont pafTé par les mains de ceux qui favent faire des delTeins de romans.
On voit bien que vous avez travaillé à celle des deux Capucias. Mais ce n'ell pas aflez ; il eft jufte que chacun profite de ce qui lui appartient , & que le monde fâche ce qu'il y a de votre invention dans le récit de cette avanture. Je ne vous déroberai rien ; ce qui n'eft point de vous eft fort peu de chofe , & vous allez être fort bien partagé.
11 eft vrai , car j'ai eu foin de m'en informer, que deux Capucins, dont l'un étoit parent de M.deBa- gnols , vinrent un jour à Port-Royal demander l'hof- pitalité. On en donna avis à la mère Angélique ; & comme on lui demanda fî l'on ne leur feroit point quel- que réception extraordinaire à caufe de M. de Bagnols , elle répondit qu'on ne devoir rien ajouter pour cela à la manière dont on avoir accoutumé de recevoir \cs Religieux , & que M. de Bagnols ne vouloir point qu'en fa confidération on changeât , même dans les
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